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Les anciens ont ici comme ailleurs utilisé pour la construction de leur maison, quelle qu'en soit la richesse, les matériaux en présence dans les espaces naturels.

C'est ainsi qu'extrayant la terre argileuse d'un champ, les hommes du siècle ont fabriqué la brique crue, cuite, la tuile que nous admirons encore aujourd'hui, formant l'ensemble des bâtiments de la propriété.

Les trous ainsi pratiqués dans le sol pour l'extraction des matériaux devenaient à force de pluie les mares, les plus grandes appelées "laquets" que nous connaissons et qui sont depuis toujours des hâvres de fraîcheur ainsi que l'habitât d'une multitude d'animaux dont les voix enchantent les soirées d'été.

La maison, importante demeure protestante, fut édifiée sur le schéma que nous pouvons encore observer de nos jours : Un accès noble, chemin romantique qui serpente depuis Saint-Etienne de Tulmont jusqu'aux pieds du Manoir et une entrée dédiée au service, au personnel, aux livraisons, chemin qui de la D115 (la touristique) délivre un accès à la cour intérieure du Manoir dans laquelle était entreposés les matériaux du quotidien.

Depuis son édification au XVI° s donc, cette demeure à été le témoin d'un passé foisonnant. Elle ne nous a pas encore révélé tous ses secrets, tous ses trésors. Gageons que la plongée dans ses mystères animera encore longtemps le théâtre de nos longues soirées d'hiver...

En attendant, partageons quelques éléments de sa mémoire auxquels nous avons pu avoir accès :

 

 

 

 

 

 

 

Blason Amade

 

 

Le Manoir, a depuis sa fondation aux environs de 1570 été placé sous les sobres auspices du protestantisme. La façade sud du bâtiment principal en conserve encore la dissymétrie révélatrice.

Les portes et fenêtres de celle-ci ne sont en effet pas alignées sous le fronton, élément d'information déterminant pour les huguenots fuyant les persécutions et à la recherche d'un accueil auprès de gens de leur obédience au sein d'une maison réformée. Ils savaient ainsi à bonne distance qu'ils trouveraient en ces lieux le refuge idéal.

Au XVII° s, les guerres de religion ont dévasté le patrimoine régional. Ainsi en fut-il du Manoir des Barrayrous qui brûlant de hautes flammes catholiques, fut reconstruit à l'identique au XVII°  et remanié au XVIII°  pendant la révolution. Les épais murs d'enceinte et de la cave voutée ont résisté aux assauts de l'histoire, aujourd'hui témoins invaincus des ces événements ! Ceux-ci abritèrent d'ailleurs en leur temps les secrets de réunions mystiques et mystérieuses...

L'époque moderne (commençant à la fin du Moyen-Âge au s) vit le château devenir une baronnie.

 

C'est au XVIII° s que le pigeonnier remarquable, aujourd'hui "chambre nuptiale" de nos futurs mariés, trouva sa place, entre le Manoir et la foret domaniale.

 

La plupart des membre de cette grande famille, nés et décédés au château, auront un rôle important à jouer dans l'histoire de France. Nous avons pu sauver de vieux petits lits de bois... quels rêvent habitèrent les nuits de ces enfants qui ont traversé les siècles jusqu'à nous ?

Le domaine devint d'Amade par l'union de Claire de Moynier, (fille d'Isaac de Moynier, converti d'autorité au catholicisme) et de Bernard Joseph Amade en 1761, seigneur de Joye, fils de Pierre Guillaume Amade, consul de Castelsarrazin. Leur fils jean-Baptiste Amade, lieutenant de la Garde Royale de Montauban en 1814 et juge de paix, fut ennobli par lettre patente de Louis XVIII. Adolphe d'Amade, fils de Jean-baptiste fut le père d'Albert d'Amade.

La naissance d'Albert dans les murs du Manoir marque une période particulière de l'histoire du château. Il fut un haut dignitaire de l'armée française et de la fin du XIX° s au début du XX° s marqua de son empreinte et de sa mémoire non seulement cette maison mais l'histoire de notre pays. Cet homme repose aux Invalides à Paris et il appartient à présent aux historiens et exégètes de déméler l'écheveau de la teneur de ses nombreuses et internationales campagnes.

 

C'est durant le règne de celui-ci sur les Barrayrous que le peintre animalier René Princeteau, membre de la famille d'Amade et Henri de Toulouse-Lautrec, son élève, ont évolué ensemble, en silence, (Princeteau était sourd-muet) dans les espaces protégés de la propriété. Nous aimons à croire que le beau décor qu'ils y trouvèrent nourrit leur inspiration et alimenta leur créativité ! Fragonnard séjourna lui-même à Nègrepelisse... Quelles mystiques et artistiques rencontres se déroulent encore dans le mystère des jardins des Barrayrous ?

 

En substance, cette maison fut le gîte de rois (Louis XIV...), d'artistes, de hauts dignitaires de l'armée, d'un alchimiste, d'un écuyer du Roy, mais aussi d'humbles métayers, de vignerons, de jardiniers qui tous, de l'esprit, de la main, contribuèrent, chacun à son niveau et à sa manière à envelopper la demeure des replis et des reliefs d'un souffle d'histoire et de vécu...

Cette histoire est riche et pleine de mystères non encore révélés, les pièces à réunir sont encore nombreuses pour constituer le tableau final ! Nous voulons être les passeurs de cette mémoire vivace et enrichir les rêves de visiteurs à venir, enrichir l'avenir lui-même par la présence majestueuse de cette noble et belle maison.

Voilà que nous est offert le voyage délicieux de la mémoire, la quête silencieuse et contemplative d'un souvenir détenu par les briques, les pierres, les chemin et les forêts, les mares, les jardins, la terre même, les animaux sans doute, une incarnation vibrante de notre admiration et de tout notre amour.

Bienvenue au Manoir des Barrayrous !

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